Billet 9 ― Obstinément optimiste?

Peux-tu le voir, le beau temps, qui se cache derrière la tempête?

L’année 2022 est encore bien jeune, mais elle nous met déjà (encore) à l’épreuve. Après deux ans de pandémie, on ressent le ras-le-bol collectif à chaque tournant.

J’avoue que j’ai récemment eu un certain moment de découragement, ayant l'impression de retourner à la case départ dans cet interminable combat contre ce foutu virus.

Mon moment d'apitoiement a duré une dizaine de minutes, à pleurer de désenchantement, seule dans ma voiture. Que ça a fait du bien!

Puis après avoir mouché ma lassitude, je me suis botté le moral et retroussé le sourire avant de rentrer à la maison et d’incarner le calme dans la tempête pour ma famille. Même chose au boulot.

 

Rester optimiste dans l’adversité requiert une volonté de fer. Pourtant, il n’y a pas vraiment de meilleure alternative.

La recherche démontre que les attitudes optimistes présentent plusieurs avantages, notamment une meilleure capacité d'adaptation, un niveau de stress plus faible, une meilleure santé physique et une plus grande persévérance dans la poursuite d’objectifs fixés. De plus, les optimistes vivent plus longtemps que les pessimistes et sont plus heureux.

Il n’y a rien de mal à se permettre un moment pour broyer du noir, vivre sa peine et sa déception et reconnaître ses peurs. On peut séjourner à l’hôtel de l’abattement, mais pas en faire sa résidence permanente. Ensuite, on se ressaisit et on va de l’avant.

Pour moi, l'optimisme ne tombe pas du ciel et ne porte pas de lunettes roses. Ce n’est ni un accident, ni du déni. C’est un choix éclairé.

On choisit intentionnellement cet état d’esprit. En ayant pleinement conscience de traverser une saison difficile tout en nourrissant la conviction qu’il y a du soleil de l’autre côté de la tempête. C’est garder confiance en sa capacité à s’adapter, à apprendre et à trouver un moyen de surmonter l’épreuve.

On doit aussi choisir, ici et maintenant, contre vents et marées, de s’armer de patience et de se préparer pour la suite en s’outillant du mieux possible pour faire face à la musique quand sera venu le temps de danser.

 

On choisit d’être obstinément optimiste.

De cette façon, on garde espoir que même si l'année commence avec un crochet de droite en pleine gueule, elle apportera aussi son lot de joie, de possibilités, d’apprentissages, de belles rencontres, d’occasions à saisir, de découvertes stimulantes.

Si on prend la peine d’ouvrir l'œil (et son esprit), si on ralentit et si on reste dans le moment présent, on peut savourer les petits instants qui nous réconfortent et nous propulsent vers l’avant.

En pratiquant la gratitude, on peut voir les étincelles de joie malgré la noirceur du moment ainsi que les parcelles de beauté dans le chaos. La gratitude stimule aussi la motivation et l’engagement.

En restant optimiste, on réalise qu’il y a quelque chose à apprendre de ces zones de turbulence. On entraîne nos muscles de résilience. On stimule sa créativité.

Sans se mettre la tête dans le sable, on peut imaginer avec courage un futur favorable, qui sert de phare dans le brouillard.

 

Quatre trucs pour nourrir son optimisme :

  • Gérer son énergie : prendre soin de soi, corps et âme.

    Il est difficile d’être brave et positive quand on est épuisée! Bien dormir, boire de l’eau, bouger, manger de façon à honorer son corps, ça compte.

  • Surveiller ses pensées : surveiller ses pensées négatives et ses croyances limitantes.

    On doit régulièrement nettoyer son fouillis d’idées pessimistes, de scénarios catastrophe et d’auto-sabotage mental. Il est bon d’identifier ces intrus nuisibles, de les écrire, de les remettre en questions, de les remercier et de les laisser aller. On gagne à ramener son attention au moment présent plutôt que de ruminer le passé ou d’angoisser sur le futur. En s’emmitouflant dans l'ici et maintenant, on évite de se sentir dépassée par les événements. Et la rumination olympique, non merci!

  • Amplifier sa gratitude : se pratiquer chaque jour à trouver, à choisir et à partager les pépites de joie du quotidien.

    Savourer et offrir une marque d’attention ou une gentillesse, une accolade à un être cher, ou une note d’appréciation, cela stimule la chimie de notre cerveau et libère la dopamine et la sérotonine qui font qu’on se sent bien et qui améliorent notre humeur. On ne peut pas se vautrer dans le pessimisme lorsque l’on est en posture de reconnaissance.

  • Cultiver ses apprentissages : chaque période difficile offre l’occasion d’en apprendre davantage sur soi et sur le monde.

    Il n’y a peut-être pas une raison pour chaque chose. Mais il y a sans doute un apprentissage ou une préparation qui se cache dans un passage obligé. Et si on se posait la question : “Que suis-je en train d’apprendre de cette épreuve?” Parfois, on ne réalise qu’avec du recul en quoi l’expérience vécue nous a servi par la suite. Par ailleurs, l’adversité nous pousse généralement à acquérir de nouvelles connaissances et compétences pour relever les défis. Prendre conscience d’être en zone de croissance aide à mettre les choses en perspective, à garder le moral et à développer son potentiel pour mieux rebondir.

Allez, on continue à tenir le coup. Ça va finir par passer!

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Références :

https://www.coeuretavc.ca/articles/les-bienfaits-de-l-optimisme-sur-la-sante

https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=bienfaits-optimisme-sante-psychologique

Carver CS, Scheier MF, Segerstrom SC. Optimism. Clin Psychol Rev. 2010;30(7):879-889. doi:10.1016/j.cpr.2010.01.006

Lewina O. Lee, Peter James, Emily S. Zevon, Eric S. Kim, Claudia Trudel-Fitzgerald, Avron Spiro III, Francine Grodstein, and Laura D. Kubzansky (2019) Optimism is associated with exceptional longevity in 2 epidemiologic cohorts of men and women ; PNAS ; 26 aout 2019 | https://doi.org/10.1073/pnas.1900712116 [archive] | Edited by Bruce S. McEwen, The Rockefeller University, New York, NY

Alarcon, Gene M.; Bowling, Nathan A.; Khazon, Steven (May 2013). "Great expectations: A meta-analytic examination of optimism and hope". Personality and Individual Differences. 54 (7): 821–827. doi:10.1016/j.paid.2012.12.004.

https://www.whartonhealthcare.org/the_neuroscience_of_gratitude

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